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La violation des droits par l’exploitation sexuelle est au cœur des débats lors d’un colloque des Femmes de Metropolis

Le Réseau international Femmes de Metropolis a organisé pour la deuxième fois un colloque axé sur la situation d’inégalité que connaissent les femmes. Ce colloque s’est déroulé le dernier vendredi, le 13 juin, avec le thème « La sécurité et la protection des victimes d’exploitation sexuelle. Les nouvelles formes d’esclavage et leur impact au niveau local ». L’événement a réuni un public de près de 200 personnes, parmi des représentants des membres de METROPOLIS - AbidjanAire Métropolitaine de BarceloneAmmanBamako et Bruxelles – ainsi que des Nations Unies, de la société civile locale et des autorités des États-Unis.

 
Exploitation sexuelle dans le monde
 
La plupart des victimes d’exploitation sexuelle sont des femmes et des filles ; cette activité criminelle est considérée comme étant la plus rentable après le trafic d’armes et le trafic de drogue.
 
Selon le Rapport mondial des Nations unies sur la traite des personnes, 55 000 personnes en ont été victimes en 2012. Mais ce chiffre ne témoigne sans doute que de la partie émergée de l’iceberg puisqu’il n’est fondé que sur les cas portés à la connaissance des autorités.

Le colloque a bénéficié du soutien de la Ville de Barcelone, du Conseil provincial de Barcelone, de l’Aire métropolitaine de Barcelone et du gouvernement catalan, à travers l’Institut Català de les Dones. Le président de METROPOLIS, M. Jean-Paul Huchon, a envoyé un message de bienvenue et de soutien au début de la conférence.

Francina Vila, conseillère pour les femmes et les droits civils de la ville de Barcelone et présidente du Réseau international Femmes de Metropolis, a affirmé qu’« il est du devoir des administrations, des organisations, du mouvement associatif et aussi, plus que tout, des citoyennes et des citoyens de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour lutter contre ce que l’on appelle déjà l’esclavage du XXIe siècle ». « Nous devons être capables de lancer au sein de la population un débat sur la façon de faire face à la violation des droits fondamentaux des victimes d’exploitation sexuelle », a-t-elle ajouté.

L’objectif du colloque était de mettre en contexte la question de la traite des femmes et des filles aux niveaux international et national et d’en débattre avec des représentants des Nations unies et d’autres parties prenantes de différents pays agissant au niveau local. Il visait également à favoriser un échange d’expériences autour des mesures nécessaires pour prévenir ce trafic et protéger celles et ceux qui en sont victimes dans nos villes.

 

Les grandes conclusions tirées des débats :
 
L’exploitation sexuelle est une expression de l’inégalité entre hommes et femmes et est liée à l’existence de structures de pouvoir inégalitaires, au détriment des femmes.
 
Il est essentiel de prévenir la violence sexuelle en accordant la plus grande attention aux situations d’extrême vulnérabilité des filles et des garçons dans différentes sociétés pour éviter qu’ils tombent entre les mains de réseaux criminels.
 
Il faut aborder le débat en se plaçant du point de vue de la victime, sans la criminaliser.
 
Davantage de moyens doivent être mis en œuvre pour repérer les victimes et leur venir en aide, tant au plan financier qu’au plan juridique.
 

La question a donc pu être traitée à partir de différentes approches, aussi bien depuis une perspective mondiale que dans sa dimension locale, municipale ou métropolitaine. Cette diversité de points de vue a notamment permis de constater que, bien que « 90 % des cas d’exploitation sexuelle sont le fait de réseaux internationaux » (Xavier Cortès), « le trafic n’est pas forcément international, car les trafics internes à un pays sont loin d’être rares » (Mark Mineo).

L’accent a été mis sur la grande complexité de la lutte contre l’exploitation sexuelle lors de toutes les tables rondes. À cet égard, Ricardo Salas a déploré « la grande lenteur avec laquelle les institutions policières et judiciaires s’adaptent à l’immense capacité de mouvement et d’adaptation dont font preuve les réseaux criminels » et Adriana Ribas a insisté sur le fait que, puisqu’il s’agit d’un phénomène mondial, « il est urgent de créer une législation globale pour en finir avec l’hétérogénéité actuelle des concepts pris en compte ».

Une pause-café solidaire avait été organisée par l’ACIDH, une association œuvrant à l’amélioration de la qualité de vie des personnes à coefficient intellectuel limité moyennant une prise en charge totale.

À cette occasion, le Réseau international Femmes de Metropolis a pu offrir des repas aux quatre foyers d’accueil de l’ACIDH à Barcelone et à des bénéficiaires du projet « Soutien à l’autonomie à domicile », qui assure à des personnes à coefficient intellectuel limité un logement digne adapté à leurs besoins.

Cliquez ici pour consulter les actes du colloque.

 

Photo: Valenti

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